Concours d'animaux de boucherie A Rabastens de Bigorre - « Des Blondes bien en chair »
Le concours de Rabastens de Bigorre, qui s'est déroulé le lundi 7 décembre 2015, a rassemblé 150 animaux, essentiellement des Blondes d'Aquitaine.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Un temps prévue, la vente aux enchères n’a pu se tenir au terme du traditionnel concours de vaches grasses en ce début du mois de décembre 2015. Une finalité regrettée par certains, qui aurait mis un peu plus en évidence le long travail nécessaire pour arriver à présenter une bête en concours. « Il faut la sélectionner d’abord sur la conformation au moins un an à l’avance » comme le fait remarquer Christian Sarraméa, membre de l’Adelpy, éleveur habitué des concours.
Ce sont 150 animaux, répartis dans différentes sections, qui étaient alignés dans les travées du parc du val d’Adour : « Un chiffre qui correspond bien à ce que l’on trouve habituellement. C’est une bonne moyenne. Le fait de scinder le concours entre les éleveurs des Hautes-Pyrénées et ceux venus des départements voisins a eu des vertus pédagogiques et a fait prendre conscience à chacun de ses possibilités de réussir » relevait Pierre Bazet au nom de l’Adelpy, visiblement satisfait avec toute son équipe du bon déroulement de cette traditionnelle manifestation.
Même tonalité dans le discours de Raymond Pérès, éleveur haut-pyrénéen membre du jury : « Nous avons observé une meilleure finition des bovins. Les éleveurs ont bien pris conscience que c’était le rendez-vous des vaches grasses. L’ensemble des animaux présentés étaient arrivés à un bon stade de maturation. C’est le fruit d’une meilleure sélection de départ dans la conformation. L’ensemble était très homogène. J’ai pris beaucoup de plaisir à participer au jugement de ce concours. Je suis très agréablement surpris par la qualité des produits présentés ».
Exit la vente aux enchères, le marché s’est bien tenu. Et ça n’a pas traîné. Un exercice auquel tous les présentateurs n’étaient pas forcément habitués. Nombreux sont ceux qui désormais s’intéressent aux animaux de concours. Tout d’abord, la période des fêtes de fin d’année est favorable à mettre à l’étal le haut de gamme. Mais aussi, de plus en plus les consommateurs savent reconnaître le meilleur à la vue et au goût.
Le syndicat des artisans bouchers des Hautes-Pyrénées s’est porté acquéreur de 10 bêtes primées qui seront distribuées dans les magasins du Haut-Adour, à Tarbes et en val d’Adour. Les enseignes de la grande et moyenne distribution ne restent pas non plus insensibles à la production locale dont la qualité n’est désormais plus à prouver et qui est de plus en plus recherchée par les consommateurs.
Rencontres entre professionnels
Le rendez-vous des producteurs bovins au parc du val d’Adour lors du concours annuel des vaches grasses l’est aussi pour les représentants des grandes enseignes. Depuis longtemps, ils travaillent en concertation avec les producteurs locaux.
Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de mettre à l’étal un choix de haute qualité : « Tous les ans, nous achetons des bêtes de concours qui ont été médaillées. C’est aussi une récompense que nous offrons à notre clientèle pour sa fidélité. Nous souhaitons continuer à privilégier le marché local comme nous le faisons tout au long de l’année » avance Pierre Abadie, le chef boucher de l’Intermarché Pouzac-Bagnères. L'engagement dans cette démarche a été pris par le pdg Frédric Bebiot : « Le parti pris du marché local a instauré une relation de confiance. C’est la volonté d’une politique interne pour faire comprendre aux consommateurs qu’ils retrouvent en magasin cette notion de partenariat ».
Métro pour mieux servir
L’enseigne Métro ne veut pas rater le train de la qualité. Un départ sur le site de la zone de Bastillac, bien connu de tous les professionnels des métiers de bouche, initié depuis deux ans en partenariat avec l’Adelpy et l’AOC Barèges-Gavarnie qui maintenant s’étend bien au-delà des frontières départementales. « C’est une stratégie du groupe qui désormais couvre tout le grand sud-ouest » assure le président régional de Métro Cash et Carry. « C’est une démarche de longue haleine, un dossier de deux ans qui vient d’aboutir à un accord avec les producteurs du département. La volonté de Métro est de travailler avec un bassin de production très déterminé, pas seulement au moment des fêtes sur des produits d’exception, mais tout au long de l’année. Les producteurs locaux ont le savoir-faire pour approvisionner de manière constante en qualité tous nos rayons qui leurs sont dédiés. Désormais, l’objectif est de 12/14 veaux par semaine. Gilbert Pailhé de Moulèdous fait partie de nos fournisseurs habituels » rajoute Lionel Claudic, le directeur du site Haut-Pyrénéen. Une production locale qui intéresse les grandes toques de la cuisine ainsi que l’ont manifesté Stéphane Carrade et Philippe Etchevest à l’Exp’hotel, le salon hôtelier de Bordeaux. Le double chef étoilé montre une inclinaison particulière pour : « l’avenir des filières ».
Le dynamisme du syndicat départemental des artisans bouchers des Hautes-Pyrénées
Fort de 35 membres sur 65 magasins répertoriés dans les Hautes-Pyrénées, le syndicat des artisans bouchers des Hautes-Pyrénées ne manque pas le concours des vaches grasses de Rabastens de la mi-décembre. Ils étaient une dizaine à parcourir les allées du parc du val d’Adour pour apprécier le travail des éleveurs et repérer quelques sujets à acquérir en vue de satisfaire prochainement leurs clients.
« De manière générale, le calme du début du mois de décembre est plus que compensé par un accroissement de l’activité de l’ordre de 20 % lors des deux dernières semaines de décembre » indique Hervé Sancho. L’ensemble de la profession tient aussi à remettre le plat de viande rouge au menu pour contrer une soi disant étude qui tendrait à démontrer des effets négatifs sur la santé induits par la consommation de viande rouge. « Les clients nous font confiance. Nous enregistrons une hausse de 7/8 % de la consommation sur l’année. La traçabilité et la constance de la qualité qu’ils trouvent sur nos étals a quelque chose de rassurant pour eux. A nous de le pérenniser » ajoute celui qui arbore un col tricolore, signe distinctif de meilleur ouvrier boucher de France.
Un métier d’hommes que la profession veut valoriser sur le billot. « Nous ferons une campagne de publicité six fois par an pour donner un nouveau dynamisme à la profession » rajoute la présidente. « On joue le jeu pendant 12 mois, et pas seulement à l’occasion des fêtes de Pâques ou de la fin d’année » tranche le Tarbais Yvon Raulin. Tous ont acheté une ou deux bêtes primées au concours. « C’est notre manière de faire de la vente directe » poursuit le boucher lourdais Philippe Pomès. Cet ensemble d’acheteurs a acquis 10 vaches au total, qui seront à l’étal pour les deux fêtes de fin d’année.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :